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dimanche 5 juillet 2009

Inland Empire 2006


Un film lourd et long, une véritable indigestion cauchemardesque de scènes sans queue ni tête qui s'enchaine dans une absence calculée de logique. Essayer de comprendre la trame narrative du récit c'est se débattre contre la noyade dans un abîme sans fond. Il existe quelques interprétations possibles mais sont-elles valables? Seul Lynch saurait le dire. Il a tellement déconstruit son film, brouillé les pistes que même un spectateur très attentif va se perdre et c'est le but, je crois. Baisser sa garde et se laisser entraîner dans cet univers chaotique les sens en éveil pour capter toute la poésie des images et le sublime des jeux de caméra et d'éclairages inouïs. Laura Dern se voit offrir le rôle de sa vie et y fait honneur, elle est méconnaissable tellement elle passe d'un extrême à un autre, belle et réservée puis subitement déboussolée et affreuse, elle incarne tours à tours une quantité de rôles et d'émotions très anarchique. Le son et la musique du film sont des acteurs à part entière et servent bien l'ambiance glauque et parfois terrifiante du film, nous libérant finalement vers la toute fin de l'emprise hypnotisante du balais lugubre, pour faire place à la délivrance et l'exultation lors d'un générique coup de poing sur l'excellent sinner man de Nina Simone. Lynch signe ici l'oeuvre de sa vie, qui sert de rétrospective à l'ensemble de sa carrière, incorporant des allusions à son répertoire personnel. Cette fresque est si dense qu'une deuxième écoute s'impose pour en capter toute l'essence, à écouter avec tout ses sens et l'hémisphère droit de son cerveau. 10/10

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