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dimanche 28 février 2010

The Box 2009, critique

Voilà un petit film qui m'a agréablement surpris, quelques fois, c'est dans les petites boites qu'on trouve les meilleurs ingrédients. Malgré la présence de Cameron Diaz, qui ne trône pas particulièrement dans mon palmarès d'actrices favorites, ce film en apparence anodin à beaucoup à offrir. Un univers extrêmement étrange et disjoncté, à la frontière entre la science- fiction et le thriller, qui rappelle un peu l'univers de Lynch ou de Cronenberg.


la boite maléfique...

Le scénario, assez simpliste, tiré d'une nouvelle de Richard Matheson (I Am Legend), et porté à l'écran par le très éclectique Richard Kelly, à qui l'on doit le mémorable ''Donnie Darko'', son chef-d'oeuvre à ce jour. Une femme et son époux découvrent une mystérieuse boîte déposée un matin devant leur domicile par un homme énigmatique. Ce dernier révèle qu'en appuyant sur le bouton rouge de la boîte, ils recevront un million de dollars mais que cela entraînera la mort d'un inconnu dans le monde. Face à un dilemme moral important mais en proie à des difficultés financières, le couple décide, malgré tout, d'appuyer sur le bouton fatidique. Déclenchant, par ce geste cupide, une véritable boite de pandore qui les mènera vers un univers délirant où la réalité s'enfonce dans une dimension singulière.

En grande délibération...

The Box possède une esthétique à l'ancienne, très ''old school'', qui n'est pas sans rappeler ''The stepford wifes''. L'action se déroule dans les années 70, dans une petite banlieue cossue où le parfait petit couple modèle : papa futur astronaute et maman institutrice, tentent, tant bien que mal, d'offrir ce qu'il y a de mieux à son enfant. Seulement, tout ce gâte, la carrière à la Nasa bat de l'aile et maman est ridiculisée à l'école par un étudiant qui se moque d'une infirmité à son pied gauche, suite à un accident . Des déboires, plus pathétiques qu'aliénants, poussent le couple, vers l'appât d'un gain facile, même si ça implique un acte abjecte et immoral. Après tout, cette boite n'est peut-être qu'une arnaque et l'étrange gentlemen qui leur à fait cette proposition diabolique, les assure qu'aucune personne de leur entourage ne sera impliquée. Ce couple en apparence modèle et heureux, cache peut être les graines d'une engeance plus pourrie qu'il ne parait aux premiers abords. Richard Kelly aurait pu jouer la carte du dilemme moral et simplement exploiter cet aspect, mais il choisit de nous entraîner sur des sentiers dérapants où la réalité disparaît dans une dimension parallèle où se côtoient philosophie et théologie. Le bouton, une fois poussé, amorce un film décapant et franchement flippant qui éclate en une série d'évènements impliquant: les services secrets, la Nasa, la foudre et d'étranges individus qui semblent hypnotisés et contrôlés par une puissance mystérieuse. On nage en plein ''Twiligt zone'', si bien que vers la moitié du film les plus perspicaces, eux mêmes, seront confondus. Des pistes disparaissent dans toutes les directions et la plausibilité des évènements s'estompe. On pourra, dès lors, départager deux camps de spectateurs: les cartésiens, qui plieront bagages et décamperont et les adeptes du mystérieux et de l'ésotérisme, dont l'imagination, si elle est fertile, sera choyée.

Arlington Stewart

Si Cameron Diaz n'est pas tout à fait ce que je pourrais appeler une actrice accomplie, force est d'admettre qu'elle livre un jeu juste et convaincant, peut être son meilleur rôle depuis '' Being John Malkovich''. Son mari, Arthur Lewis ( James Marsden ), n'obtiendra aucunes récompenses pour ce rôle, somme toute banal. Une performance honnête, pour un personnage moins élaboré, qui se situe dans l'action plus que dans les dialogues. En revanche, l'incroyable Frank Langella, insuffle à son personnage , Arlington Steward, cet étrange homme en noir, incarnation machiavélique du diable en personne, ou autre chose de plus inquiétant encore, une force tranquille et une assurance toute surnaturelle. Avec son visage ravagé par dieu sait quel accident atroce, glace le sang à chacune de ses apparitions.












Une mystérieuse installation?..la N.S.A!?

Une surprise très agréable, pour un petit film mal aimé de la critique populaire, mais encensé par une certaine presse, ouverte aux films moins conventionnels. Richard Kelly, après un ''Southland Tales '' bizarre et disparate renoue avec le succès de Donnie Darko. Ce '' The Box'' que je me serais attendu à balayer dans le ''no man land'' des films sans lendemain, a exacerbé ma curiosité et m'a gardé captif jusqu'à la toute fin, sur le bout de mon siège. Par contre, Kelly aurait gagné de l'audience et aurait bénéficié d'une meilleure réception si son film avait gardé une plus grande simplicité. The Box s'égare dans tous les sens, il fourmille de questionnements et de pistes qui ne trouvent pas de réponses et c'est là, la seule déception qui me vient en tête, suite au visionnement. Donnez une chance à ce film en apparence anodin et ouvrez cette boite incongrue qui mène à un univers surprenant!


Cameron traquée...

Note finale de Cinéma Critique, un bon 7/10



lundi 22 février 2010

Shutter Island, 2010

Shutter Island, le nouveau Scorsese, un gage de qualité pour certain, à suscité bien des attentes et des espoirs. Répond-il aux attentes des cinéphiles? Oui, de bien des manières, mais c'est un succès mitigé, qui en laissera plusieurs sur leurs appétits.

Shutter Island est une adaptation d'un polar signé par Dennis Lehane, dont Clint Eastwood a déjà porté à l'écran "Mystic River" et Ben Affleck "Gone, Baby Gone" et qui est également coproducteur du film. Martin Scorcese honore, une fois de plus, la confiance qu'il porte à son acteur fétiche des 10 dernières années, Leonardo DiCaprio. L'histoire se déroule en 1954, au large de Boston, sur une île où se dresse Ashecliffe, un hôpital psychiatrique de haute sécurité enfermant des criminels extrêmement dangereux. Deux marshals, Teddy Daniels ( DiCaprio ) et Chuck Aule ( Mark Ruffalo ) sont envoyés à la recherche d'une patiente mystérieusement disparue et internée pour le meurtre de ses enfants. Alors qu'une tempête approche, Teddy Daniels est confronté aux mensonges des médecins et à ses propres démons intérieurs.

Shutter Island, est un film dur à décortiquer et à aimer. C'est un film très sombre, qui conduit dans les dédales les plus repoussants de la psyché humaine, aux tréfonds des souvenirs mal cicatrisés, qui pourrissent l'âme. Pas tout à fait le genre de film auquel je m'attendais. Je croyais que j'allais assister à un ''Seven'' ou un ''Silence des Agneaux'', vù la bande annonce. J'ai été bluffé, il ne s'agit pas juste d'une enquête conventionnelle, mais plutôt d'un thriller psychologique aux revirements multiples. Disons simplement, que personnellement, les sentiers empruntés par Shutter Island m'ont déplus, j'aurais préféré un autre traitement ou tout simplement un autre genre de film dans ce même contexte. Même si le matériau du film est peaufiné avec un amour certain: lieux fantomatiques et inquiétants, personnages mystérieux et étoffés, musique d'ambiance et photographie magnifique. La réalisation souffre d'être trop académique et laisse peu de place à l'originalité. Tourné dans un ancien asile psychiatrique désaffecté du Massachusetts , Shutter Island, bénéficie d'un cadre naturel exceptionnel pour son décor, lui permettant d'économiser sur l'emploi du numérique. C'est une bonne chose car les rares moments où la technologie numérique entre en oeuvre, sont tous assez ratés de mon point de vue. Certaines scènes semblent s'être inspirées directement des excellents jeux vidéo de la franchise ''Silent Hill'' et de leur adaptation cinématographique par Christophe Gans ( scènes de désintégration de la réalité, la scène où DiCaprio enlace sa femme qui tombe en cendres, etc..). L'utilisation des flash-backs à outrance, perturbe la compréhension du récit. Bien que nécessaire, pour balayer les repaires des spectateurs à mesure que la réalité s'estompe pour faire place à un entre deux mondes, celui de la folie et celui tangible. Néanmoins, il est facile et prévisible pour le spectateur attentif, de mettre le doigt sur la solution. Coup de théâtre final, pour certains, où confirmation de la logique intuitive pour d'autres.

Leonardo DiCaprio est un acteur de talent, malgré sa tronche d'éternel adolescent, il parvient quand même à donner de la profondeur à son personnage, même si le film, par ses trop nombreux flash-backs, se charge à sa place, de faire comprendre le drame qu'il vit. Très intense d'un bout à l'autre, on peut sentir une nouvelle maturité dans son jeu. Ben Kingsley se charge de lui donner la réplique, puisque le personnage de Mark Ruffalo n'est qu'accessoire. C'est avec flegme et délicatesse, que cet inquiétant personnage s'adresse aux marshals, mais n'est- ce pas là une façade qui cache un savant fou, menant clandestinement, des expériences psychiatriques innommables. On note la présence de Max von Sydow, ce légendaire acteur, qui campe ici un second rôle intéressant en là personne du Dr. Jeremiah Naehring, un étrange ex-nazi. Les deux femmes, Michelle Williams et Emily Mortimer, respectivement Dolores Chanal et Rachel Solando, appuient la distribution avec brio, même si ce n'est pas de grandes performances pour elles.


En conclusion, Martin Scorsese, que certains sont prompt à étiqueter de réalisateur sur son déclin, nous arrive avec un film aboutit et fouillé, qui s'appuie sur des décors extraordinaires et une ambiance gothique et sinistre à souhaits. Respectant, peut-être un peu trop à la lettre, le roman et abusant, sans vergogne, des retours dans le passé, occultant ainsi, la performance de Leonardo. En voulant tout montrer, Scorsese laisse peu de place à l'imagination ou à la démonstration de l'émotion dans le jeu de l'acteur principal. Personnellement, je dois me ranger aux arguments d'un film aux qualités cinématographiques certaines, d'un scénario alambiqué et tordu à souhait . Même si, pour ma part, les indices étaient trop nombreux pour ne pas découvrir le twist final, il n'en demeure pas moins surprenant. Reste à savoir si j'ai vraiment aimé? J'aurais certainement préféré l'autre dimension possible au film, l'autre alternative, mais on ne réécrit pas un roman!

Verdict final de Cinéma Critique : 8/10 excellent!


mercredi 17 février 2010

Pandorum, 2009


Pandorum, film de science-fiction horrifique, aura créé chez moi bien des attentes qui se sont soldées, une fois de plus, par une certaine déception. Moi qui m'attendais à un produit de qualité du type Aliens ou même Event Horizon, je suis resté sur mon appétit. Bien des points resteront nébuleux par manque d'informations ou simplement à cause de nombreuses incohérences. Une histoire de science fiction plutôt banale et éculée: un vaisseau transportant des colons vers une planète d'ensemencement, suite à la destruction de la terre, est la cible d'attaque de créatures inconnues et sanguinaires. Le lieutenant Payton ( Dennis Quaid ) et le caporal Bowers ( Ben Foster ), deux membres d'équipage, se réveillent après un long voyage en hyper-sommeil. Ils ne se souviennent ni de leur identité ni de leur mission. Ils découvrent rapidement des survivants cachés dans leur vaisseau spatial, poursuivis par d'étranges créatures. Ils devront découvrir ce qui s'est passé.

Le pandorum, c'est un état de confusion mentale extrême, qui peut survenir suite à un long voyage en hyper-sommeil. Une sorte d'hibernation qui conserve le corps intact pendant de très longs vols spatiaux. Une confusion qui s'empare aussi du spectateur, tant les explications de ce qui se déroule sur le vaisseau spatial tardent à venir et sont distribuées au conte goutte. Sans vouloir dévoiler l'intrigue, disons que la présence des créatures et leur grand nombre, ainsi que leurs caractéristiques: rapides et belliqueuses, sont tous des éléments scénaristiques très difficiles à avaler. La présence de survivants sur d'aussi longues périodes, ainsi que celle de la colonie de créatures, dans un environnement hostile, presque sans aucune nourriture, est une autre question sans réponses.

Ce troisième film de Christian Alvart, n'a pas que des défauts. Son ambiance, noire et claustrophobique, et son montage, rapide et saccadé, parviennent à nous mettre sur les nerfs et c'est un bon point. Bien que puisant dans une multitudes d'autres films du même genre, dont la liste serait trop longue, Pandorum développe quand même quelques bonnes idées qui lui sont propres. Notons, au passage, la tension psychologique et les étranges symptômes de maladies mentales des membres d'équipage, qui corsent, encore d'avantage, une situation déjà très éprouvante pour nos survivants. Le design du vaisseau, rébarbatif et peu convivial, plongé dans l'obscurité, devient un environnement glauque et inhospitalier qui renforce le malaise et ajoute au stress des apparitions cauchemardesques des bestioles qui hantent les lieux.



Le jeu des acteurs est inégal et parfois dans un registre étrange, surtout dans le cas de Ben Foster, une vraie tête de psychopathe sur les amphétamines! Pourtant, c'est le personnage central et on voit l'action par ses yeux, il est donc excessivement difficile de s'en faire pour lui. Il ne ressemble pas à un héros ni à une victime, plus à un prédateur en puissance et dangereusement névrosé. On dirait que c'est lui qui va faire violence à ses coéquipiers et sa désamorce un peu le suspense. Dennis Quaid, pas mauvais du tout, est un acteur de potentiel, dont la carrière cinématographique n'a jamais vraiment levée, faute d'avoir eu des rôles à la hauteur de son talent. Ici, il incarne le lieutenant Payton, qui fait partie d'une des équipes de relève, qui se réveille, à tour de rôle, pour veiller à la bonne marche de la mission. Le hic, c'est que ces longues périodes de sommeil spatial créent une amnésie temporaire, et ni lui ni Bowers ne se souviennent de qui ils sont ni de ce qu'ils doivent faire. Il deviendra le guide audio de Payton dans son périple à travers le sombre navire, car il est coincé dans un réduit, heureusement équipé d'un ordinateur, à l'aide duquel il orientera Bowers. La voix des protagonistes en français à quelque chose d'agaçant, je ne sais pas si c'est la traduction française ou québécoise, mais le ton m'a dérangé, au point où j'ai du passer à la version originale anglaise, bien meilleure.

Dans l'ensemble, Pandorum, souffre d'un problème de plagiat manifeste et d'emprunts multiples à ses prédécesseurs plus heureux, comme les Aliens où The Descent. Il possède, malgré tout, de bons ingrédients comme le développement psychologique poussé des personnages, face à la maladie mentale, propre au voyage spatial. Une fin, très surprenante, aux multiples rebondissements et des acteurs convaincants, dans des registres inhabituels. Soulignons les effets spéciaux assez réussis, malgré un budget des plus minces. Si vous aimez le genre et que vous n'êtes pas sujet à l'hématophobie ( peur du sang ), peut-être que ce petit film, sans prétention, saura vous satisfaire, malgré ses invraisemblances et facilités de scénario, il distille une certaine ambiance terrifiante.



Note finale de Cinéma Critique: ça passe de justesse: 6/10

vendredi 12 février 2010

Démineur (The Hurt Locker), 2008


Le Démineur, un film signé Kathryn Bigelow, ex-madame Cameron, auteure de films cultes qui plaisent à la gentes masculine, comme l'adulé Point break et l'innovateur Strange Day ou encore K-19, un film de sous-marin avec Harrison Ford. Cette petite dame, sait comment filmer l'action, en s'attachant de près à ses héros, plus grands que nature, leur conférant une aura mystique.


Ici, on a à faire à un film de guerre non conventionnel, qui se déroule en Irak, actuellement. Une petite unité de terrain, se spécialise dans le désamorçage d'engins explosifs, militaires ou artisanales, le genre de bombes qui sème la terreur à Bagdad et qui fait la manchette quotidienne des médias internationaux, quand elles explosent. Le lieutenant James (Jeremy Lee Renner), nouvellement promu à la tête de la meilleure unité de déminage de la U.S Army, suite à la mort accidentelle de son prédécesseur, a pour mission de neutraliser, en zone chaude, tout ce qui peut exploser et causer des pertes de vies humaines.


Voilà un film surprenant et très rafraîchissant, qui se démarque avec brio des habituels films de guerre aux relents patriotiques et moralisateurs. La vision de la réalisatrice Kathryn Bigelow, sur la guerre, tranche nettement avec les paradigmes bien définit du genre guerrier.
Bien que comportant sa dose de testostérone et d'adrénaline, ce film prend le temps d'établir la tension de façon lente et intelligente. Loin des grands angulaires panoramiques des champs de bataille, la caméra, nerveuse, suit au plus près, une poignée d'individus plutôt qu'un ensemble. On s'attache à l'unité du lieutenant James et ses compagnons d'armes: le sergent Sanborn (Anthony Mackie) et le soldat Eldrige( Brian Geraghty), deux soldats courageux mais prudents, qui n'ont pas envie de laisser leur peau en Irak. Ils attendent, avec impatience, la relève, qui les renverra, en sécurité, sur le sol américain. Seulement, c'était sans compter la tête brûlée d'officier supérieur, William James.


Le huis clos sert admirablement ce film, qui s'apparente plus au western qu'au film de guerre. Le Démineur tient d'avantage d'un Platoon ou d'un Full Metal Jacket. C'est un film ultra réaliste qui développe beaucoup ses personnages, nous les rendant plus précieux. Le suspense, lors du désamorçage des explosifs, gagne donc en stress et en intensité. Les moments clés du film sont, évidement, le lent travail de précision qui consiste à neutraliser un engin de facture artisanale pouvant être déclenché, à tout moment, par un activiste, peut-être ce cameraman sur son balcon où ces trois hommes en haut du minaret. La mort peu frappée comme l'éclair, et pendant que James, très exposé, s'occupe des mécanismes douteux des bombes avec une simple paire de pinces, au péril de sa vie, ses deux coéquipiers surveillent les alentours hostiles, aux jumelles. Une scène, très intéressante, nous montre une petite unité de marines, dont nos trois héros, coincée pendant des heures, dans le désert, maintenu en joue par un sniper ennemi, qui les canarde à près d'un kilomètre. On se croirait dans un duel, au Far West, quand deux as du revolver se font face et se dévisage de longues minutes, dans une tension à couper le souffle.


Tous les acteurs du film jouent juste et sont crédibles, dirigé par le scénariste Mark Boal (Dans la vallée d'Elah), qui a passé près d'un an en Irak suivant une vraie équipe de démineurs. On peut voir les excellents Guy Pearce et Ralph Fiennes qui font de courtes mais intéressantes apparitions. Pour des raisons de sécurité évidentes, le film n'a pu être tourné en Irak. L'équipe a donc opté pour Amman, en Jordanie. Certaines scènes ont été tournées à quelques kilomètres de la frontière irakienne. Des réfugiés irakiens jouent d'ailleurs des petits rôles ou font de la figuration. Le résultat donne un environnement extrêmement crédible et ajoute au sentiment de vivre un reportage en direct de Bagdad, plus qu'un film.


Kathryn Bigelow nous fait vivre de belles émotions et nous peint un tableau fidèle du quotidien des hommes pris dans ce conflit infernal. Quelques figures attachantes parmi les Irakiens, mais un sentiment de défiance et une hostilité palpable de l'ensemble du peuple, qui exècre la présence des G.I sur leur sol, avec raison. On nous fait resentir le besoin inhérent d'émotions fortes et de dangers, aux quels, carburent ces hommes d'actions. Au point où ça peut devenir une véritable addiction pour certain, dont l'excellent lieutenant James, campé avec talent, par le surprenant Jeremy Renner, qui à des nuances à sa palette d'acteur. Bref la guerre comme mode de vie, en réfraction à une vie à l'américaine qui apporte bien peu de défit et tellement de monotonie.


Note finale de cinéma critique, un excellent: 8/10


mardi 9 février 2010

Destination finale 4, 2009


Pour moi c'est aussi une destination finale, je ne dépenserais plus jamais, sous aucuns prétextes, le moindre sous pour cette franchise minable. De toute façon ce genre de films s'adresse aux très jeunes adolescents et encore, seul les moins matures y trouveront leur compte. Si les deux premiers opus de la série s'avéraient ingénieux et divertissants, les 2 autres sont de purs navets exécrables. Une bande de gosses écervelés assistent à une course de Nascar, quand tout à coup, le moins attardé( de si peu) à une prémonition. Il se voit mourir, lui et ses amis, ainsi que certains spectateurs dans les gradins, suite à un accident de voiture monstre, qui fait s'écrouler une partie de l'enceinte de béton. Il arrive, in extremis, à avertir tout ce beau petit monde ( un nazi, deux pétasses, un mécanicien demeuré et un jeune premier parvenu) qui déguerpissent à temps. Malheureusement pour eux, la mort est contrariée ( avec raison) et veux récupérer son dû. Suivront une longue série de pathétiques mises à mort, toute plus incongrues et improbables les unes que les autres, où nos champions trouveront la mort dans d'affreuses souffrances qui nous feront soit rire ou bailler. Le génie de la troupe, j'ai même pas le goût de le nommer, soyons quand même professionnel: Nick O'Bannon ( Bobby Campo) sauve encore la journée, il reçoit d'autres illuminations où il visualise la mort de ses amis, dans un futur proche. Nos lascars comprendront un peu tard que la mort les récupère dans l'ordre où ils auraient dû y passer. Je vous fais grâce des détails, des stupides accidents prévisibles qui s'enchaîneront inlassablement, sans originalité et avec des effets spéciaux lourdauds et d'un autre âge qui achèveront de tuer un film qui n'aurait jamais dû prendre l'affiche. Les répliques des soi-disant acteurs, toutes plus risibles, nous démontrent qu'on se paye notre tête. Lorsque les corps s'empilent, dans des circonstances étranges, nos 4 amis continuent leur activités comme si de rien était. Le petit ami de Samantha( Krista Allen), Hunt ( Nick Zano) se prend le cul dans un filtreur et meurt noyé, le lendemain elle fait du shopping et va au cinéma avec un bonheur non dissimulé.Les acteurs de ce film savent-ils seulement jouer où ils n'ont pas reçu le script et ne savent pas exactement en quoi consiste la scène. Finalement on nous promettait de fantastiques effets 3d, n'ayant pas reçu de lunettes dans le boîtier du dvd, votre humble chroniqueur ne peut pas vous orienter sur le sujet. Une scène ridicule, où les protagonistes sont au cinéma et visionnent un film trois dimension quand l'écran du film explose, montre l'effet racoleur du 3d, quand on sait que les vrais spectateurs portent, eux-mêmes les lunettes... Vu la qualité infecte du reste, parions que la technologie 3d doit écraser Avatar, haut la main. Bref, un fiasco total, qui n'a même pas le mérite de faire rire, faute de faire peur, qui se prend au sérieux et sombrera définitivement dans les oubliettes, avec les pires torchons du cinéma d'horreur adolescent.

Un destroy de Cinéma Critique: 2/10

samedi 6 février 2010

Ichi 2008, critique


Ichi, c'est une jolie et jeune japonaise, joueuse de shamisen( instrument de musique traditionnel à 3 cordes), qui voyage en itinérante, dans un Japon médiévale, de villages en villages, pour proposer ses services. Seulement, vous l'aurez compris, Ichi n'est pas ordinaire. Aveugle de naissance, elle à fuit une maison de gozes( femmes japonaises aveugles itinérantes) après avoir subit le viol d'un client. Ce qui la distingue des autres gozes, c'est son habileté redoutable à se servir d'un sabre dissimulé dans son bâton de marche. Malgré sa cécité, elle manie son arme avec une dextérité inégalée. Ce qui fait d'elle une sorte de Zatoichi au féminin, perpétuant encore une fois le mythe du légendaire guerrier aveugle. La belle Haruka Ayase, qui campe Ichi, une petite starlette idolâtrée, chez elle, au Japon, n'est pas une actrice, ce qui ne l'empêche en rien d'être assez convaincante dans son rôle. Il faut quand même reconnaître que son personnage est plutôt renfermé, ne parlant qu'à de très rares occasions durant le film. En effet, son destin tragique : orpheline, abandonnée et traitée durement, fait qu'elle avance dans la vie, comme un fantôme désincarné, à la recherche de celui qui lui à enseigné à manier le sabre et qui pourrait être son véritable père biologique. Je ne suis pas un familier de l'univers de Zatoichi, mais je crois que ce film est peut-être une suite de l'oeuvre original, plutôt qu'un remake. Ichi pourrait être sa fille, qui sait? Ses pérégrinations vont la mener à faire la rencontre d'un héroïque ronin, Toma Fujihira (Takao Osawa) qui tentera de la sauvée des griffes de bandits locaux. Seulement Toma, bien que courageux et vaillant, est en fait un impuissant du sabre, qui répugne à dégainer depuis qu'il a blessé sa propre mère, étant petit. On aura tôt fait de comprendre qui sauve qui, nos deux lascars en deviendront inséparables. Leurs pas les conduiront vers un village tenu par des yakuzas, plutôt honorables, en butte aux constantes attaques d'un puissant gang de bandits de grand chemin, les bankis. Nos héros s'allieront aux habitants du village, dans une lutte héroïque, contre les puissants et cruels bankis et leur chef le machiavélique Banki (Shido Nakamura). Dans le pur style chambara, ce film d'époque respecte tous les codes du genre. Les samouraïs et les ronins, la voie du sabre et les duels sanglants, suivit du Dai-Ketto (grand duel final). Je trouve que la reconstitution historique du Japon, les décors et costumes ainsi que les magnifiques paysages naturels où l'on voit défiler sommets enneigés, vallée luxuriante et des pins majestueux, nous plonge très habilement dans le récit. Magnifique environnement pour se découper les entrailles avec allégresse, dans un ballet de sabres, habilement orchestré par un grand maître du genre: Hiroshi Kuze (Twilight Samurai ). Franchement ce Ichi est une belle découverte pour les amateurs du bushido, la qualité est au rendez-vous et les acteurs sont presque tous crédibles, sauf quelques têtes brûlées qui font des mimiques impossibles et sur jouent avec un empressement juvénile. Probablement moins bon que la série originale télévisuel, ou les 26 films déjà produits sur ce personnage, ni même le récent et excellent de Takeshi Kitano, se mettant en scène lui-même et paru en 2003. Ichi est un film honnête et divertissant qui garde un rythme soutenu, tout en restant intègre et respectueux des codes du chambara.



Note de cinéma critique: 7/10

Bande annonce:


mercredi 3 février 2010

Numéro 9, 2009

Numéro 9 avait presque tout pour plaire, hélas, à l'image de ces petites poupées de chiffons fort attachantes, il semble incomplet et brouillon. Dommage, car la prémisse semblait très prometteuse avec le nom adulé de Tim Burton, comme producteur et le nouveau venu Shane ( Weta-effets spéciaux seigneur des anneaux).Visuellement, c'est du grand art, de l'animation de haute qualité créée avec amour et minutie, un régal absolu pour les yeux.

Rappelons rapidement l'histoire: une petite poupée de chiffon au coeur mécanique se réveille dans un monde désolé où l'apocalypse d'une guerre totalitaire, entre l'homme et la machine, n'a laissée que ruine et désolation. Un monde où la vie est irrémédiablement disparue, qui rappelle les univers de Terminator ou encore de Fallout pour les amateurs de
jeux vidéo. En fait, il s'approche beaucoup de Fallout, ou de certaines animations japonaise culte telle que: Steam Boy, Akira, Ghost in the shell ou encore du travail de Hayao Miyazaki, pour ces univers qui semblent être des dérives futuristes de l'ère industrielle du 19ème siècle. La poupée automate numéro 9 rencontre vite des semblables, fabriqués comme lui, avec de la pacotille mécanique, mais semblant dotée d'une âme. Ensemble, ils lutteront pour leur survie, face à une machine devenue omnipotente qui tyrannise leur monde avec ses sbires mécaniques cauchemardesques.


Après cette courte description, libre à vous d'amener vos enfants. Si vous voulez avoir à les consoler et tout leur expliquer, numéro 9 est définitivement un film noir, pessimiste et adulte. On sent la personnalité très forte des deux producteurs Burton et Timur Bekmambetov( Night Watch, Wanted), qui devait avoir de l'ascendant sur le jeune réalisateur Acker. Numéro 9, possède une lourde atmosphère gothique, des abominations mécaniques fondent à tout instants sur nos héros, frêles et inoffensifs. On peut deviner facilement que la guerre qui à eu lieu fût meurtrière et terrifiante pour l'homme, engendrée par des régimes totalitaires, elle à eu raison de tout.
Le problème de ce court métrage, peut-être justement sa très courte durée(1h20), beaucoup de question restent sans réponse. Les personnages trop vite esquissés, tombent vite dans les clichés du genre et se révèlent peu attachants. Le scénario simpliste, s'effiloche trop rapidement et l'action devient vite redondante, sans grands revirements. Il manque une touche de créativité à ce récit qui viendrait compléter un visuel déjanté et une maîtrise technique irréprochable. En fait c'est de vie qu'il manque, d'amour et de drame humain riche en émotion. Le générique tombe comme un rideau de plomb qui écrase nos questionnements et nous laisse dans l'expectative quand au sort indéterminé et peut enviable de nos petits personnages. J'en aurais voulu beaucoup plus, peut-être une suite?



Note finale cinéma critique:7/10