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dimanche 30 août 2009

Coraline 2009



Magnifique animation gothique dans le genre Burton, même si c'est une oeuvre signée Henry Selick, spécialiste de l'animation image par image et scénariste ayant travaillé entre autre sur l'étrange noël de monsieur Jack. Il y a dans ce conte pour enfant assez d'effroyable pour les faire frémir mais assez de magique et de féerique pour les captiver. Tiré d'un livre de Neil Gaiman paru en 2002, Coraline ressemble un peu à Alice au pays des merveilles. Pour ma part, je suis un fan fini des oeuvres noires et mystérieuses ou perce une pointe de couleur par ci par là mais je dois admettre que cette fable ne plaira pas à tous et certains petits feront des cauchemars et leurs mamans trouveront peut-être le temps long! Scénario et musique très aboutie, une pièce majeure dans l'univers de l'animation. 8/10

vendredi 21 août 2009

Memories of Murder 2003

En 1986 la Corée du sud vie dans la peur d'une invasion du nord, sous le régime militaire du dictateur Chun Do-Hwan. C'est dans cet environnement paranoïaque qu'une série de meurtres mystérieux va s'abattre pour la première fois, à Hwasung, une petite bourgade tranquille, dans l'histoire de la Corée. L'affaire, d'abord traitée comme fait divers fera bientôt le tour du pays... le premier tueur en série de Corée est né. Semblable à Zodiac de Fincher, le film s'installe lentement et l'enquête patauge; le meurtrier est méticuleux et les moyens de la police coréenne de 1986 sont rudimentaires. Les deux inspecteurs l'un du coin, un peu redneck aux manières brutales qui ne lésine pas sur les moyens pour faire avancer l'enquête et l'autre futé qui vient de Séoul mais qui n'a pas le cran nécessaire, font équipe pour le meilleur et pour le pire, déclenchant au passage quelques scènes burlesques. Si la première moitié du film semble détendue et les agissements loufoques et pathétiques de l'inspecteur Park (Song Kang-Ho) et son confrère un idiot qui aime tabasser les suspects tendent plus vers une comédie, c'est dans la deuxième moitié que le dramatique s'installe. L'ambiance devient très sombre et le tueur nargue les flics dans un excellent jeu de cache-cache qui confond même le doigté de l'inspecteur Su (Kim Sang-Kyung) qui au finale va se rallier à des méthodes moins orthodoxe, tant la frustration s'installe. Joon Ho-Bong signe ici une oeuvre complexe, cynique ou l'humour noire se mêle au polar des plus glauque pour aboutir à une fin ouverte où plane un grand ressentiment. 9/10






mardi 18 août 2009

Millénium I - Les hommes qui n'aimaient pas les femmes


Millénium, c'est un journal suédois d'enquêtes financières, dénonçant les ripoux et escrocs de ce monde. Dirigé par Mikael Blomkvist, énergique rédacteur et fouille-merde à tout faire, (une gueule de tombeur) le journal vient de tomber dans la dèche suite à un article diffamatoire aux sources incertaines. La carrière de super Blomkvist aurait bien pu en rester là si un vieil industriel plein aux as et obsédé par une une affaire datant de mathusalem, ne lui avait tendu une perche. En effet, Harriet Vanger, la nièce chérie du magnat de la finance du groupe Vanger, a disparue..horreur ! La piste, fraîche de 40 ans, nous mène à l'envoi de fleurs séchées à la date précise de l'anniversaire de la donzelle Vanger. Une cagnotte très importante et une information de choix pour son procès en diffamation, font s'enrôler comme détective spécial notre héros Blomkvist, dans cette enquête qui n'a pas aboutie à grand chose jusqu'alors. Perdu dans les méandres inextricables de la trop nombreuse et antipathique famille Vanger, notre détective s'emmêle dans un jeu de pistes déjà explorées milles fois et d'embrouilles familiales. Le patriarche Vanger hurle à l'assassinat et tout penche vers ce triste constat.

Ce livre long, quelques centaines de pages, prend tout son temps à démarrer et positionne ses pièces avec adresse et un soucis du détail propre aux très grandes enquêtes criminelles. Un petit coté Agatha Christie ou le mystère de la chambre jaune. Mikael Blomkvist ressemble à un Poirot suédois au charme britannique, très gentleman qui ne perd jamais son tact. La présentation des personnages prend un bon tiers du livre et laisse présager un dénouement incroyable et des rebondissements ahurissants. Le mystère plane et on se prend à suivre l'enquête avidement, décortiquant nous même le bal des suspects et tirant des suppositions sur la manière dont à disparue Harriet Vanger.

Mikael, ne marquant aucun réel progrès, doit demander l'aide d'une surprenante jeune femme, Lisbeth Salander, qui devient, selon moi, la véritable héroïne de ce récit. Cette gothique glaciale et mystérieuse, possède une manière très spéciale de résoudre une affaire. Free-lance pour une entreprise de sécurité, son destin la place au côté de Blomkvist dans l'affaire des fleurs séchées.

Après l'arrivée de Salander, le cas ayant été si méticuleusement amené et si impossible à résoudre, s'effondre comme un cornet de crème glacée au soleil. Les progrès sont soudain très rapides, voir même trop facile. L'action du livre bien qu'assez pimentée et arrivant trop tard ne justifie pas cette longue mise en bouche qu'on nous a servit si délicatement au départ et on est déçu de la facilité avec laquelle une affaire si mystérieuse et compliquée est avalée et digérée.
Si on est le moindrement à l'affût et qu'on connaît un tant soit peu les règles précises du polar, on tombe facilement sur le meurtrier. Quelques rebondissements imprévus valent quand même le détour et le personnage de Lisbeth étant très excentrique et imprévisible, l'intérêt demeure. Un certain essoufflement est marqué vers la fin du livre ou le dernier tiers est plus une longue conclusion qu'une finale pleine d'action. On prend du temps à bouclé toutes les ramifications touchant le procès de Mikael ce qui fragmente inutilement le livre, l'éloignant de l'enquête Vanger. Néanmoins, l'intrigue est assez bonne pour rester en selle, fermement accroché. Je lui donne un 7/10, vivement le deuxième volet de la trilogie!