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samedi 6 février 2010

Ichi 2008, critique


Ichi, c'est une jolie et jeune japonaise, joueuse de shamisen( instrument de musique traditionnel à 3 cordes), qui voyage en itinérante, dans un Japon médiévale, de villages en villages, pour proposer ses services. Seulement, vous l'aurez compris, Ichi n'est pas ordinaire. Aveugle de naissance, elle à fuit une maison de gozes( femmes japonaises aveugles itinérantes) après avoir subit le viol d'un client. Ce qui la distingue des autres gozes, c'est son habileté redoutable à se servir d'un sabre dissimulé dans son bâton de marche. Malgré sa cécité, elle manie son arme avec une dextérité inégalée. Ce qui fait d'elle une sorte de Zatoichi au féminin, perpétuant encore une fois le mythe du légendaire guerrier aveugle. La belle Haruka Ayase, qui campe Ichi, une petite starlette idolâtrée, chez elle, au Japon, n'est pas une actrice, ce qui ne l'empêche en rien d'être assez convaincante dans son rôle. Il faut quand même reconnaître que son personnage est plutôt renfermé, ne parlant qu'à de très rares occasions durant le film. En effet, son destin tragique : orpheline, abandonnée et traitée durement, fait qu'elle avance dans la vie, comme un fantôme désincarné, à la recherche de celui qui lui à enseigné à manier le sabre et qui pourrait être son véritable père biologique. Je ne suis pas un familier de l'univers de Zatoichi, mais je crois que ce film est peut-être une suite de l'oeuvre original, plutôt qu'un remake. Ichi pourrait être sa fille, qui sait? Ses pérégrinations vont la mener à faire la rencontre d'un héroïque ronin, Toma Fujihira (Takao Osawa) qui tentera de la sauvée des griffes de bandits locaux. Seulement Toma, bien que courageux et vaillant, est en fait un impuissant du sabre, qui répugne à dégainer depuis qu'il a blessé sa propre mère, étant petit. On aura tôt fait de comprendre qui sauve qui, nos deux lascars en deviendront inséparables. Leurs pas les conduiront vers un village tenu par des yakuzas, plutôt honorables, en butte aux constantes attaques d'un puissant gang de bandits de grand chemin, les bankis. Nos héros s'allieront aux habitants du village, dans une lutte héroïque, contre les puissants et cruels bankis et leur chef le machiavélique Banki (Shido Nakamura). Dans le pur style chambara, ce film d'époque respecte tous les codes du genre. Les samouraïs et les ronins, la voie du sabre et les duels sanglants, suivit du Dai-Ketto (grand duel final). Je trouve que la reconstitution historique du Japon, les décors et costumes ainsi que les magnifiques paysages naturels où l'on voit défiler sommets enneigés, vallée luxuriante et des pins majestueux, nous plonge très habilement dans le récit. Magnifique environnement pour se découper les entrailles avec allégresse, dans un ballet de sabres, habilement orchestré par un grand maître du genre: Hiroshi Kuze (Twilight Samurai ). Franchement ce Ichi est une belle découverte pour les amateurs du bushido, la qualité est au rendez-vous et les acteurs sont presque tous crédibles, sauf quelques têtes brûlées qui font des mimiques impossibles et sur jouent avec un empressement juvénile. Probablement moins bon que la série originale télévisuel, ou les 26 films déjà produits sur ce personnage, ni même le récent et excellent de Takeshi Kitano, se mettant en scène lui-même et paru en 2003. Ichi est un film honnête et divertissant qui garde un rythme soutenu, tout en restant intègre et respectueux des codes du chambara.



Note de cinéma critique: 7/10

Bande annonce:


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