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mardi 26 janvier 2010

Sin Nombre 2009


Sin Nombre, premier long métrage du jeune réalisateur Cary Fukunaga,
né d'un père japonais et d'une mère suédoise, Fukunaga est un globe trotter qui a vécu en France, au Japon et au Mexique. Gael Garcia Bernal est le directeur exécutif du film et a aidé à le parrainer. En langue espagnole avec sous-titres et sans têtes d'affiches, Sin Nombre c'est quand même vu attribué des prix au festival de Deauville 2009 et Sundance ce qui n'est pas rien. Sin Nombre nous montre une Amérique centrale authentique, violente et cruelle mais aussi sublime de beauté de chaleur humaine et riche d'un tissu familiale qui agit comme un rempart contre la misère humaine. Nous suivons ici les destins tragiques et entrecroisés d'une famille hondurienne, dont la fille, Sayra, vient de renouer avec son père, qui caresse l'espoir utopique de traverser l'Amérique centrale illégalement, en train jusqu'au New Jersey, où d'autres membres de leur famille sont installés. Ils bivouaqueront dans une gare de triage au Mexique où Sayra fera la rencontre de Willy dit Casper un membre en exil de la sanguinaire Mara Salvatrucha
qui le recherche pour le tuer. À mi chemin entre le film de gang, dans la même veine que la Cité de Dieu, et le road movie avec ses paysages sensationnels et ses destinées individuelles qui rappelle un peu Carnet de voyage
, Sin nombre établit son ton. Parfois avec une agressivité brutale qui désarçonne, dureté graphique des gangs et leurs rites initiatiques qui n'épargnent même pas les prépubères. Au milieu de tout cette pauvreté et souffrance insupportable, il y a l'espoir et l'amour, celui d'une famille pour un destin meilleur, d'un gang pour ses membres, d'un père et d'une fille et d'un mareros au coeur tendre pour une jeune fille égarée.
Jamais filmé avec mélodramatique, le film de Fukunaga ne jette pas la pierre et ne dénonce rien, il montre avec sincérité ce qu'il à vu lui même lors de son exploration du Mexique sur les pas des réfugiés. Sin Nombre est un film cru et rapide qui prend le pouls au vol de gens aux abois, pourchassés par des destins funestes dont l'issu n'est jamais certaine. Les acteurs sont si authentiques qu'ils semblent participer à un documentaire sur leur propre quotidien, tous excellents, mention spéciale au tout jeune comédien qui interprète un mareros en formation dont l'innocence s'envole comme la virginité d'une jeune fille violée. J'ai adoré ce film qui montre une réalité si dure qu'elle est inimaginable aux bien nantis et qui devrait tous nous intimé un respect pour l'étranger sans papiers qui vient ce réfugier chez nous en provenance de l'enfer.
Note de cinéma critique:8/10

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